Retour sur la Liga saison 2010 2011

30/06/2011 09:57 Je commente





Le FC qui ?


On a sûrement tout dit sur le Barça, son style, ses joueurs, ses trois dieux, son maillot, son sponsor… Alors passons…

Mourinho, l’amuse-gueule


Il était l’arme anti-Barça. Recruté à grand frais par Flo Perez (8 millions d’euros, au moins), il avait pour consigne de mettre à mal l’hégémonie blaugrana sur le jeu et l’Europe.

Pour ce faire, outre les noms ronflants venus garnir ses rangs (Özil, Di Maria, Carvalho, Khedira), Mou’ a surtout donné de la voix, jusqu’à en devenir ridicule. 
« Nous irons à Barcelone avec dignité et orgueil, mais aussi un peu dégoûtés de vivre dans ce monde. Nous irons là-bas sans Pepe, sans Ramos, sans l’entraîneur – qui n’a par ailleurs rien fait – et avec ce résultat défavorable… Je n’ai rien dit à l’arbitre. Mais si je dis à l’UEFA et à l’arbitre ce que je ressens, ma carrière sera terminée ». 
Lors de la demi-finale aller, à Barcelone, le Real venait de commettre 31 fautes et avait perdu dans les grandes largeurs… 

Les récentes déclaration de Rosell sur les provocations du Real sur le pré (« Il a été jusqu’à dire que notre entraineur devait avoir honte de certaines de nos victoires. La conférence de presse [de Mourinho après le match aller en C1] ferait certainement honte à n’importe quel fan de sport. 
Il a accusé notre club de remporter des titres grâce à une obscure conspiration nationale et internationale ») ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd puisque le portugais a annoncé vouloir continuer depointer le Barça du doigt aussi longtemps qu’il sera favorisé par les arbitres. 
Son duel avec Guardiola ? Il l’a perdu deux fois (2 défaites, 2 nuls, 1 victoire), sur le terrain et dans la coulisse, où Pep s’était fendu d’un discours offensif, bien loin de ses propres convictions : « C’est le putain de chef.(…) En dehors du terrain, il a déjà gagné, il a gagné toute l’année. Je lui offre sa Ligue des champions particulière en dehors du terrain ».
Mou’ a finalement dû se résoudre à manifester son engagement envers la Maison Blanche malgré les attaques dont il a fait l’objet dans la presse et par les fans : « Je vais rester le temps de mon contrat avec le Real Madrid mais j’aimerais rester encore plus d’années si c’était possible ». En disant moins de conneries, si possible, aussi…

L’Atleti tube…


Madrid, extérieur nuit. Les matelassiers, loosers parmi les loosers, ont une fois de plus défrayé la chronique. Forts d’un effectif comptant parmi les plus étoffés, les Colchoneros ont joué d’inconstance. En dépit d’une victoire (3-1 face à Villareal et d’un nul (1-1) à Valence, l’Atletico a systématiquement perdu tous ses grands matches.
Une série infâmante de 7 défaites en 8 matches entre le 10 janvier et le 12 février a terminé le travail. Croyant surfer sur la vague du mondial, Forlan a fini par se perdre malgré ses 3 buts lors des deux premières journées. 
Ses multiples accrochages avec Quique Sanchez l’ont rendu ingérable et capricieux aux yeux des supporters. 

Du coup, c’est Agüero qui a dû prendre les clé, un peu seul malgré tout depuis les départs de Jurado et Simao, deux animateurs offensifs. Son départ, quasiment acquis fait néanmoins frissoner : « Si le Kun va au Real Madrid, ce sera terrible… En revanche, s’il choisit d’aller au FC Séville (sic) ou à Liverpool, ce sera bien mieux » avait déclaré Cerezo, le président d’un club qui avait déjà vu Raul lui échapper. 
Il faut dire que le Real, ennemi intime, fait son possible pour faire monter les enchères et ainsi destabiliser le club. De Gea à Manchester, Forlan pisté par Tottenham, l’Atleti se dépeuple. Comme d’habitude.


Les travaux d’Hercules

Quelques stars sur le déclin ou déjà mortes, des salaires exhubérants, des promesses non tenues, Enrique Ortiz, président mégalo, a finalement coulé un club qu’il voulait voir s’élever, jusqu’à le quitter en toute fin de saison, une fois la relégation actée. 

Avec Nelson Valdez, Trézeguet ou Royston Drenthe, tout avait bien commencé, lorsque le Paraguayens trompa deux fois Valdès au Camp Nou. Ce succès de la 2e journée trompa tout son monde. L’attaquant français, lui, s’était pourtant montré bien optimiste, à son arrivée : « Nous sommes une bonne équipe, un groupe soudé et nous voulons réaliser une belle saison. Je viens ici pour gagner et je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose d’intéressant avec cette équipe dans la Liga ». 


Emargeant à 2,5 millions d’euros par an, il ne pouvait penser autrement. Une clause lui permettait de quitter le club en cas de relégation. La confiance régnait… Sifflés, insultés, les joueurs ont tous ramassé, lors de leur dernière sortie à Majorque (2-2) synonyme de relégation. 
Même Trézegol, meilleur buteur mais traité de « fils de p… » d’après Marca. Endetté à hauteur de 35 millions d’euros, Hercules Alicante pourrait se voir indiquer la porte de sortie vers la troisième division.
Non payé depuis le mois de novembre, Drenthe préféra, lui, se payer une petite grève d’entraînement en début d’année. Soutenant un « manque de confiance envers la presse » pour se justifier de ses actes, Drenthe reprendra le chemin des pelouses peu après, manifestant alors « son avis de travailler pour montrer ce que [je] vaux ». 
Un incident qui n’est pas passé inaperçu chez les supporters, glorifiant l’inqualifiable de quolibets en tous genres : « Mercenaire » ou « batard » étaient devenus à la mode, à Alicante…


Carnets de cheikh


Pour 25 millions, un cheikh répondant du doux patronyme d’Abdallah Ben Nasser Al-Thani s’est acheté Malaga, club surendetté, en mai 2010, lui qui passait ses vacances sur la Costa Brava. 60 millions d’euros d’investissements plus tard, Malaga postule au rang d’européen convaincu. 
Tout a commencé avec Manu Pellegrini, chilien à succès du Villareal, passé au rouleau compresseur du Real. Venu en remplacement de Jesualdo Ferreira en novembre dernier, il a mené le club vers une seconde moitiué de saison plus tranquille – « je n’avais rien à perdre et j’ai gagné partout où je suis passé ». Il passa ainsi d’un salaire à 5,5 millions au Real à 3 millions en Andalousie. Pas un grand pas en avant en soi, sinon un pari. 
Six mois plus tard, un maintien acquis assez aisément grâce notamment à Salomon Rondon (14 buts) et Julio Baptista (arrivé au mercato, 9 buts en 11 matches), les investissements se poursuivent avec Mathijsen, Van Nistelrooy, Joaquin et Toulalan en attendant plus. 


Ses 75 millions d’euros de budget lui confèrent le statut de 6e puissance du pays et il n’est pas anodin de le voir s’ébrouer sur le marché des transferts. La cible envisagée à ce jour ? Drogba, que Malaga veut associer à Van Nistelrooy. Fi, donc, des deux pointes existantes et de Diego Buonanotte, fraîchement démoulé de River Plate. Y’aura-t-il de la place pour tout le monde ? Sans Coupe d’Europe ? Et un petit club peut-il franchir le cap qui le sépare des très grands en quelques mois à peine ?
Et encore… La chute du Super Depor, le faux match Valence – Real Madrid (3-6), le vrai match Barça – Real (5-0), Cristiano pichichi…


Jérôme Bois
Un article Monde De Foot
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